Les alternatives aux pesticides en agriculture biologique

À l'occasion de la semaine pour les alternatives aux pesticides, découvrez nos différentes pratiques agronomiques utilisées en agriculture biologique !

Face au déclin de la biodiversité, au changement climatique et à la pollution de l'environnement, il devient nécessaire de se tourner vers des solutions alternatives aux pesticides pour produire, consommer et vivre plus durablement.

L'agriculture biologique comme solution alternative

Heureusement, plusieurs alternatives existent, c'est notamment le cas de l'agriculture biologique ! Depuis les années 1980, ce mode alternatif de production agricole privilégiant le travail du sol, l'autonomie et le respect des équilibres naturels a prouvé son efficacité.

En agriculture biologique, les producteurs respectent un cahier des charges strict. Ce dernier interdit l'utilisation de pesticides et engrais chimiques de synthèse. Les OGM sont également interdits en production comme en transformation. Les agriculteurs et l'ensemble des acteurs de la filière sont contrôlés chaque année par un organisme tiers pour vérifier leur conformité avec le règlement bio.

Comment garder sa parcelle propre ? Comment éviter les maladies sur les cultures ? Pourquoi alterner les cultures sur une même parcelle ? Comment préserver la faune auxiliaire ? Voici nos pratiques et alternatives mises en place par nos agriculteurs bio :

"Un passage de herse étrille sur ma parcelle me permet d'éliminer les mauvaises herbes et de conserver la propreté de mes cultures."

Utilisée régulièrement en agriculture bio, la herse étrille est un outil permettant de désherber l'ensemble de la surface cultivée sans herbicides. Son action vise à réprimer les mauvaises herbes à un stade peu développé. Son passage peut être fait avant la naissance de la culture ou durant son développement.

Son mouvement de vibration arrache ou recouvre les adventices.

Le passage de la herse étrille doit être effectué au bon moment afin d'éviter que les mauvaises herbes ne repoussent. Pour garantir sa réussite, plusieurs facteurs sont à prendre en compte comme le stade de la mauvaise herbe et la météo séchante durant 3 jours.

"Pour éviter que les mauvaises herbes s'installent de façon régulière, j'alterne les cultures sur ma parcelle."

À la Corab, nous collectons une grande diversité de grains en rotation longue. Cette pratique agronomique consiste à alterner différentes cultures sur une même parcelle. Au fil des années, des céréales, des légumineuses et des oléagineux vont se succéder afin de limiter le développement des adventices spécifiques à chaque culture.

Le secret de la réussite pour une rotation efficace : planifier les cultures à l'avance, choisir les bonnes variétés et alterner les espèces.

Cette rotation des cultures, inscrite dans le règlement européen d'agriculture biologique, est une des principales techniques utilisées en agriculture biologique. Elle va assurer le bon fonctionnement du sol et prévenir des dégâts causés par les mauvaises herbes, les maladies et les ravageurs.

"Choisir des variétés rustiques est un bon moyen pour temporiser les dérèglements climatiques de nos jours."

Les variétés d'une même espèce sont plus ou moins sensibles face au climat ou aux maladies. Pour les agriculteurs bio, cette sensibilité peut se traduire par de multiples dégâts sur les plantes (baisse des rendements, impact sur la qualité des cultures).

La rusticité est caractérisée par la capacité d'une plante à s'adapter aux aléas climatiques. Choisir sa variété nécessite de prendre en compte plusieurs facteurs comme l'exposition au soleil, l'humidité de sa parcelle ou encore le type de sol. Un choix assez difficile en vue d'un climat de plus en plus incertain : absence de pluie, températures élevées, sécheresse puis pluie intense.

Semer des variétés rustiques peut s'avérer efficace face aux sécheresses estivales. Dans nos champs, on aperçoit régulièrement des cultures de millet, de blé ancien ou encore de petit épeautre, car ce sont des plantes capables de résister aux chaleurs extrêmes.

"Semer de la luzerne permet de capter gratuitement l'azote de l'air afin de le rendre disponible pour la culture suivante."

La luzerne présente de nombreux avantages pour l'agriculture biologique. Cette plante "étouffante" pour certaines mauvaises herbes, laisse de l'azote pour les cultures suivantes.

Elle assure une continuité de pousse pendant 3 ans et évite de laisser le sol "nu" en hiver. De plus, son système racinaire permet d'améliorer la structure du sol et de puiser des éléments nutritifs en profondeur.

Cette culture est indispensable pour contribuer à l'autonomie des fermes. D'ailleurs, la majorité des agriculteurs bio intègrent cette espèce dans leur rotation.

"Diversifier les cultures est une réponse pour pallier les enjeux économiques et climatiques de nos fermes."

Diversifier ses cultures ou "ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier"... c'est tout l'enjeu de nos fermes bio !

Cette pratique permet d'assurer une sécurité à l'agriculteur, en limitant les pertes engendrées par un accident climatique (gel, grêle, sécheresse, excès d'eau) ou les ravageurs (insectes et maladies). Elle permet également de faire face au changement climatique en choisissant des cultures résistantes et résilientes.

Enfin, cette diversification assure un revenu stable sur la ferme, notamment en faisant à la fois des cultures risquées et des cultures sécurisées. Ainsi, chaque ferme trouve son équilibre à travers les différentes cultures.

"Les haies sur les exploitations protègent les cultures du vent et offrent un habitat aux animaux."

Les champs bio conservent les beaux paysages de nos campagnes avec des haies, des arbres et des mares pour favoriser la biodiversité et héberger la faune auxiliaire (rapaces, syrphes, coccinelles, hérissons, chauves-souris, musaraignes, carabes).

Alliées de l'agriculture bio, les haies jouent un rôle important dans la régulation de l'écosystème. En plus de constituer des habitats naturels pour la faune et la flore, elles agissent comme une barrière aux vents, ce qui protège les cultures.

Elles contribuent également à la qualité de l'air et de l'eau en restituant de l'oxygène et en filtrant les éléments polluants. Les haies constituent un atout majeur pour l'environnement, l'agronomie et la pérennité de nos fermes bio.

À la Corab, nous avons fait le choix de l'agriculture bio dans le but de produire des grains de qualité à destination de l'alimentation humaine en préservant l'environnement, la santé collective et la biodiversité. La mise en place de systèmes de production cohérents - rotations longues, diversification des cultures, choix de variétés plus résilientes à la sécheresse et moins demandeuses en eau, plantation de haies - préservent la vie du sol, les ressources naturelles et le vivant.

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